La création et le partage de contenu sur des plateformes comme TikTok, Instagram, Snapchat ou YouTube occupent désormais une place centrale dans les trajectoires socioéconomiques de nombreuses personnes en Afrique urbaine. Qu’il s’agisse de tutoriels de beauté, de vidéos humoristiques, de contenus lifestyle ou de performances artistiques, ces pratiques numériques donnent lieu à de nouvelles formes de visibilité, de réputation et parfois de monétisation. Elles s’inscrivent souvent dans des logiques d’auto-entrepreneuriat informel, où la production de contenu devient un levier d’insertion socio-économique, sans pour autant être encadrée par les dispositifs formels de l’économie numérique. Cet axe invite à analyser le caractère multidimensionnel de ces pratiques, les régimes de reconnaissance qui les encadrent, ainsi que les tensions qu’elles révèlent entre informalité, précarité et aspirations à la réussite sociale.
Les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, WhatsApp, TikTok) et les applications mobiles sont devenus des canaux privilégiés pour la commercialisation de biens et services, qu’ils soient licites ou situés aux marges du cadre légal. Ces pratiques reconfigurent les formes classiques de vente informelle, en introduisant de nouveaux modes de visibilité, de transaction et de mobilité. Cet axe s’intéresse aux logiques d’ancrage territorial ou transfrontalier de ces commerces, aux formes de confiance numérique et de discrétion, ainsi qu’aux tensions entre informalité, illégalité, et innovations économiques locales.
De plus en plus de jeunes personnes recourent aux plateformes numériques pour proposer ou négocier des services affectifs, sexuels ou de compagnie, dans des environnements numériques marqués par la fluidité des identités et l’ambiguïté des intentions. Cet axe explore les modalités concrètes de ces échanges dans des espaces en ligne souvent discrets, voire cryptés, les économies qui s’y articulent, les risques et stigmatisations associés, ainsi que les nouvelles formes de rapport au corps, à l’intimité, et à la précarité. Il interroge également la place de ces pratiques dans les trajectoires d’autonomie économique ou de vulnérabilisation.
Les jeux d’argent en ligne – paris sportifs, jeux de casino, loteries numériques – prennent une place croissante dans les pratiques économiques urbaines en Afrique, souvent au croisement du divertissement, de la dépendance, et de la recherche de revenus rapides. Cet axe vise à analyser les logiques sociales, économiques et subjectives qui sous-tendent l’essor de ces pratiques : quels récits et quels espoirs les accompagnent ? Quels réseaux d’intermédiation ou de conseil les structurent ? Quels impacts ont-ils sur les économies domestiques, les masculinités populaires ou les imaginaires du succès dans les économies numériques ?
Avec l’essor rapide de l’intelligence artificielle (IA), des outils de traitement automatisé de données, et des plateformes de services augmentés par l’IA, de nouvelles formes d’activités économiques émergent au sein des économies informelles urbaines en Afrique. Que ce soit à travers l’usage d’applications conversationnelles (chatbots), la production de contenus automatisés pour les réseaux sociaux, la gestion algorithmique de petites unités commerciales ou l’analyse prédictive appliquée au commerce mobile, l’IA s’intègre progressivement dans des contextes marqués par la débrouille, l’innovation locale et le manque d’infrastructures formelles. Cet axe invite à explorer les usages populaires, créatifs ou détournés de l’intelligence artificielle dans l’économie informelle.